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Les
carnets de route
Carnet
n°3 : Algeciras... Agadir
Jeudi 30 octobre 2003 Bonjour tout le monde, J'ai touché le sol africain le 14 octobre à 11h15, heure locale, après 2 heures de traversée entre Algeciras (Espagne) et Tanger (Maroc). A peine descendu du bateau, j'ai pu faire des rencontres "interessées". En effet beaucoup de marocains restent sur Tanger en espérant atteindre l'Europe. Beaucoup de monde m'ont donc accosté pour obtenir de l'argent, une adresse... "Bonjour mon ami, français?... Chirac, Brassens... Joli la France... Tu veux du chichon? T'as pas 10 dirham?..." Je n'ai donc passé qu'une journée à Tanger avant de reprendre la route le jour de mes 27 ans (sans commentaires...). J'ai été agréablement surpris par la qualité des routes. Il faut par contre faire attention aux cars et camions qui klaxonnent jusqu'à ce que vous vous rangiez sur le bord de la route... en général en beaucoup moins bon état! J'ai donc roulé deux jours jusqu'à ce que la jante de ma roue arrière me laisse tomber. Elle avait déjà beaucoup souffert à cause du poids que j'avais sur le porte-bagage arrière (environ 30-35 kg) et des fissures étaient apparues au niveau de certaines attaches de rayons... Ce jour là, j'ai donc 4 rayons qui ont sauté... J'ai donc fait du stop avec succès : au bout de 30 secondes, une camionnette qui transporte normalement du poisson (ça se sentait...) a chargé le vélo, le chauffeur m'a offert un thé et son manteau. Car j'ai oublié de vous dire que ce jour là, il pleuvait des cordes (un breton au Maroc...). Il m'a donc déposé à 40 km de là à Souk-el-Arba d'où j'ai pris le bus pour Rabat. Le vélo est bien sûr rentré dans la soute, en 1 minute top chrono, et avec les sacoches encore sur le vélo... Y'a pas de problème! Je suis donc arrivé sur Rabat, capitale du Maroc, avec l'espoir de faire changer la jante. A la descente du car, j'ai rencontré Driss, retraité de la fonction publique, qui a été mon guide pendant mes 2 jours sur Rabat. Il m'a invité à prendre le café chez lui, puis un couscous, il m'a aidé à chercher un réparateur vélo, il m'a guidé dans le souk et dans la ville, au niveau de la Kasbah des Oudaias, de la Tour Hassan... Des rencontres comme on en voudrait tous les jours. N'ayant rien trouvé qui me paraisse raisonnable pour le vélo, j'ai choisi de pousser sur Casablanca (plus grande ville du pays et 1ère ville économique) pour réaliser la réparation. Mais avant ça, j'ai pu regoûter aux joies de l'apéro et de la sortie du vendredi soir en compagnie de Christelle, Philippe, Olivier et Jean. A Casablanca, j'ai passé 4 jours très reposant dans la belle maison de Lucie. Ca tombait bien car mes intestins ont commencé à me poser quelques problèmes... mais quelques cachets plus tard, tout est rentré dans l'ordre. Pendant mon séjour, j'ai donc pu faire mon visa pour la Mauritanie. Je l'ai obtenu en 45 minutes, si cela pouvait se passer comme ça à chaque fois! Lucie qui m'a accueilli comme un roi, m'a fait faire un tour de la ville. J'ai ainsi pu admirer les maisons de styles coloniales perdues entre des immeubles modernes, voir la grande mosquée Hassan II, construite sur le bord de mer au début des années 90 par le père du roi actuel. Elle est très impressionnantes en taille et en luxe. Cependant, elle a coûté des millions d'euros au Maroc... qui aurait pu faire plein d'autres choses avec tout cet argent... J'ai également fait changer la jante arrière, le vélo pouvait donc à nouveau rouler... Je suis reparti en direction de Marrakech, toujours
sous la pluie. On m'avait prévenu que Marrakesh valait le détour.
Tout y est impressionnant : la taille du mur d'enceinte, la taille de
la medina, du souk, l'ambiance de la place Djemma el Fna avec ses dresseurs
de serpents, de singes, ses conteurs et musiciens, ses stands de jus
d'orange et de soupe aux escargots (que je n'ai pas goûté...).
Je suis maintenant à Agadir où je me repose un peu avant de continuer ma descente vers la Mauritanie... mais sans mon vélo. En effet depuis quelques temps, je ne trouvais plus la motivation pour pédaler. Je subissais trop les contraintes du vélo sans en apprécier les avantages. Je ne me sentais plus le courage d'avancer avec tout mon chargement... J'ai donc pris la décision de changer de moyen de transport. Comme l'envie de voyager est toujours aussi vive, je vais continuer en stop, bus... Déjà la plupart des étapes de ses derniers jours ont été faites en bus (toujours avec le vélo dans la soute, y'a pas de problèmes!). Je voulais tenter l'aventure en vélo, c'est chose faite...Je n'ai donc pas de regrets! Encore une nuit à Agadir et demain je pars voir le Sahara de plus près... A la prochaine, Benoit.
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© B. Bithorel |